Bibliographie
Reprenant les paroles de Paul VI en 1971 dans Pacem in terris "les progrès scientifiques les plus extraordinaires, les prouesses techniques le plus étonnantes, la croissance économique la plus prodigieuse si elles ne s’accompagnent pas d’un authentique progrès social et moral se retournent en définitive contre l’homme" , Le Pape François les résume "l’intime relation entre les pauvres et les fragilités de la planète ; la conviction que tout est lié dans le monde ; la critique du nouveau paradigme et des formes de pouvoir qui dérivent de la technologie ; l’invitation à chercher d’autres façons de comprendre l’économie et le progrès ; la valeur propre de chaque créature ; le sens humaine de l’écologie ; la nécessité de débats sincères et honnêtes;la grave responsabilité de la politique internationale et locale ; la culture du déchet et la proposition d’un nouveau style de vie " LS 19
Cela nous incite à vous proposer des lectures variées sur des sujets divers. C’est un choix donc il est partiel et partisan.
Habiter la terre, entretien avec Vincent TRUONG
C’est une synthèse de l’action et des écrits de Bruno LATOUR, on y retrouve sa position de philosophe, d’historien et d’écologiste. Peu connu en France, il s’est battu pour une prise de conscience que notre modèle sociétal et économique est périmé et nous conduit dans le mur. Il faut trouver un nouvel objectif qui respecte la Terre et son environnement, la nature des liens entre personnes avec la notion du local et du collectif. Il décrit des expériences de travail collectif et pluridisciplinaire.
(Pas de commentaire sur les textes suivants très étudiés)
Laudato Si’ du Pape François
Fratelli Tutti du Pape François
Un temps pour changer du Pape François
Le sujet abordé par ces livres aborde une interrogation que j’ai en moi après la réponse d’un prêtre à qui je faisais remarquer que, avec nos connaissances actuelles sur l’évolution des espèces, il était difficile de mettre l’homme au dessus de la création. Sa réponse : « mais je fais de la théologie ».
Le sujet est donc lancé. Une précision, les auteurs des livres cités sont tous des chrétiens protestants. Ce n’est pas un à priori, c’est une sélection tirée d’un article du périodique Télérama dans un article du numéro du 13 mars 2023 dans la rubrique « Penser autrement ».
Lynn T. WHITE Jr - Les racines historiques de notre crise écologique PUF 2021-12 80 p..
Ce livre est une réédition du texte d’une conférence de l’auteur de 1967. Ce texte est accompagné d’un commentaire de Dominique Bourg intitulé « Les débats théoriques ouverts par Lynn WHITE.
Dans une présentation historique de l’évolution du monde, l’auteur affirme que toutes les formes de vie modifient leurs milieux. L’homme, depuis qu’il est devenu une espèce prolifique, a notablement affecté son environnement. Cela conduit observe-t-il dans le dernier tiers du XXIème siècle à une préoccupation de plus en plus fébrile du problème des répercussions écologiques. Le sujet est traité en trois 3 parties.
La technique et la science modernes sont occidentales
Le rapport à la nature instauré par l’Occident latin médiéval
Une vision alternative : François d’Assise.
C’est dans la deuxième partie qu’il développe l’importance de la religion chrétienne dans cette progression. Ainsi dit-il : « Nos actions quotidiennes habituelles sont dominées par une foi implicite dans le progrès perpétuel...Elle puise ses racines dans la théologie Judéo-chrétienne ». Il reprend alors le récit de la création de la Genèse et conclut en ces termes « Et Dieu a ordonné tout cela explicitement pour le profit et le règne de l’homme: rien n’a d’autre finalité que de servir les desseins de l’homme ».
Cette conférence, à son époque, a choqué.
J. Baird CALLICOT - Genèse, Dieu nous-a-t-il placés au dessus de la nature Wildproject 2021, 106 p..
Le sujet de ce livre est déjà plus « théologique » car il analyse les deux récits de la création de la Genèse. Il reprend une citation de Tom REGAN pour préciser son approche : « nous autres philosophes environnementaux, nous avons cherché une éthique pour l‘environnement et non une éthique pour l’usage de l’environnement ». Il recherche dans ce travail une compatibilité entre éthiques chrétiennes et éthiques environnementales.
L’auteur oppose deux positions celle de l’Homo sapiens conquérant vis à vis de la communauté biotique à celle de l’intendant. Callicot reprend une expression de John MUIR « la citoyenneté de l’homme vis à vis de la création ».
Dans la postface, Catherine Larrère conclue :« Que l’on partage avec Callicot que l’anthropocentrisme nous vient des Grecs, que l’on soit convaincu ou non par son interprétation environnementale de la Genèse, ce n’est pas le moindre mérite de ce texte que de nous permettre de réhabiliter la philosophie, et d’articuler l’une à l’autre, deux notions presque bannies de la pensée contemporaine : Dieu et la nature.
Stéphane LAVIGNOTTE - L’écologie, champ de bataille théologique Textuel 2022-05, 190 p..
Petit livre dense par son contenu, il m’a fait découvrir un néologisme « Le Théologème » toute conception de Dieu, de l’espérance, du salut, souvent inaperçues qui se trouvent en arrière plan de nos conception du monde (p10) et un mot que je ne connaissais pas « Épistémè » ensemble de connaissances réglées propres à un groupe social, à une époque (petit Robert) ».
Cela permet d’aborder le livre qui après une introduction intitulée « la bataille de l’imaginaire » comporte trois parties :
1 - les théologèmes de l’écocide : - Des racines judéo-chrétiennes de la crise écologique
- Des racines chrétiennes d’une modernité anti-nature.
2 – Les théologèmes souterrains de l’écologie : - L’anti-idolâtrie, une pelote contestataire
- L’usagère, une pelote gérante
- La conviviale, une pelote relationnelle
- La ruminante, une pelote charnelle.
3 – L’écologie champ de bataille théologique : - Les théologèmes de l’anthropocène
- Écologie, guerre de Dieu
- Une spiritualité de l’écologie.
La conclusion est un appel : Théologémiens de toutes les (non-)croyances, unissez-vous !
Dans ce parcours apparaissent des noms de philosophes, théologiens, historiens et sociologues ayant abordé ces sujets : Jacques ELLUL, Jean CALVIN, Serge MOSCOVICI, André DUMAS, Bernard CHARBONNEAU, Hélène et Jean BASTAIRE, Carl AMERY et Dominique BOURG.
Le lecteur est appelé à s’ouvrir, à approfondir ses certitudes mais pas à être convaincu.
Où Atterrir ? Bruno Latour
C’est l’homme qui s’exprime pour indiquer au gens de droite comme aux gens de gauche que tant
qu’il aurons comme horizon le développement économique et le PIB, ils n’arriveront pas à faire
bouger les citoyens. Il affirme avec force que l’élection de TRUMP aux États Unis d’Amérique est
le signal d’une guerre déclarée celle de l’isolement et de la puissance de son pays contre toute
velléité de recherche de nouveaux buts respectueux de la Terre, tissant des relations et privilégient
la coopération. Il constate que nous ne sommes pas sortis d’une vision de la Terre ressource et non
pas espace peuplé de nombreux êtres vivants dont l’homme mais il n’est pas seul.
Mémo sur la nouvelle classe écologique Bruno Latour avec Nikolay SCHULTZ
C’est l’historien qui parle en prenant l’exemple du mouvement ouvrier qui a mis plus d’un siècle
pour s’organiser et devenir une force d’évolution. Pour lui l’écologie ne sera active que si elle peut
proposer une vision de l’avenir avec ses avantages face à une culture de croissance et de progrès
techniques. Les auteurs proposent des points qu’il serait bon de réfléchir ensemble pour amplifier
l’action écologique.
Des petites phrases : Passer d’un monde dont on vit à un monde où l’on vit.
Donner la priorité au maintien des conditions d’habilités de la planète et non
pas au développement de la production.
Nous avons des relations de muets avec des sourds.
L’Effondrement, comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie de Jared Diamond
Biologiste et historien, l’auteur a recherché ce qui avait pu couser la disparition de certaines civilisations. Il détermine 12 causes : Déforestation et restructuration de l’habitat, problèmes liés aux sols (érosion, salinisation, perte de fertilité), gestion de l’eau, chasse et pèche excessives, introduction d’espèces allogènes, croissance démographique, impact humain par habitant, changements climatiques causé par l’homme, émissions de produits chimiques et/ou toxiques, pénurie d’énergie et saturation de la capacité de photosynthèse de la terre. Et il prend en compte 5 facteurs Dommages environnementaux, changements climatiques, voisins hostiles, partenaires commerciaux amicaux et réponses apportées aux problèmes environnementaux. Ce livre, un peu épais, pose bien le diagnostic et après sa lecture, nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas. Il a été publié aux USA en 1992 et traduit en français en 2000.
Le capitalisme au XXIème siècle de Thomas Picketty
Encore une somme bien que l’étude ne démarre qu’au XVIIème siècle car avant les statistiques n’existent pas. Premier constat de l’auteur, la situation économique n’a pratiquement pas évolué avant 1913 et se caractérise pas une forte concentration du patrimoine dans les mains d’un petit nombre de personnes. Après le choc des deux guerres mondiales qui fait plonger les économies. La reprise de la croissance se fait à partir de 1970. Et le capital privé en tire des bénéfices avec une reprise de la concentration du patrimoine entre quelques uns. Les USA, pays d’une certaine égalité à leur création, ont rejoint l’Europe pour l’inégalité des patrimoines.
Une remarque intéressante, surtout pour nous français, dans tous les cas le patrimoine détenu par les états, représente une faible partie du patrimoine total d’un pays.
Nous l’Europe, banquet des peuples de Laurent Gaudé
Un peu de poésie avec cette très belle épopée qu’est l’histoire de l’Europe : passage de la différence, de la domination, et de la colonisation à une période de paix, de dialogue de compromis. Bien sûr le compromis sans vainqueur n’est pas très vendeur. Un bel outil de mémoire.
Bouleversement de Jared Diamond
Au delà des exemples traités d'évolution de sociétés , on reste séduit par sa grille d’analyse :
1 Consensus national que son pays traverse un crise
2 Reconnaissance qu’il est de la responsabilité de la nation d’agir
3 Construire une clôture afin de circonscrire les problèmes nationaux à résoudre
4 Obtenir de l’aide matérielle et financière d’autres nations
5 S’inspirer des modèles que représentent d’autres pays pour résoudre les problèmes
6 L’identité nationale
7 L’auto-évaluation nationale honnête
8 L’expérience historique des crises nationales antérieures
9 Faire face à l’échec nationale
10 La flexibilité nationale en fonction des situations
11 Les valeurs fondamentales nationales
12 L’absence de contraintes géopolitiques
Ces critères peuvent être un guide pour une action efficace pour l’écologie.
La voix des pôles de Lydie LESCARMONTIER
Tout est remarquable dans ce livre : l’écriture, les illustrations, les citations, les données scientifiques, la réserve de l’auteur, la profondeur de la pensée.Une très belle présentation de la cosmologie et de ses conséquences avec simplicité et clarté. Il y a aussi une grande profondeur anthropologique se traduisant par des formules telles que : « Chaque partie porte en elle le tout » ou « Notre bonheur dépend du bonheur des autres ».
Manières d’être vivants de Baptiste MORIZOT
Livre dense et riche sur un sujet d’actualité, changer notre regard sur la nature. En effet nos sociétés
ont de grandes difficultés à changer et évoluer devant la crise climatique.
Reprenant un travail réalisé pour le Shiftprojet, l’auteur commence par une partie sur le
comportement des loups en partant d’expériences de pisteur sur les traces de cet animal. Il aborde
ainsi, à partir de l’observation le débat : Qui est le loup ? Comment cohabiter avec lui ? Quid du
pastoralisme. Il décrit le comportement du loup avec lesquels il communique. Il découvre la
stratégie de cet animal pour observer ce nouvel interlocuteur, sa vie en groupe et isolée. Il témoigne
d’une expérience de contact berger/loup.
Ceci posé, il philosophe un peu, c’est sa position et présente des concepts pour aborder le sujet de
ce changement de nos sociétés. J’en retiens 3.
Le premier, l’ancestralité. Les connaissances scientifiques nous montre une création par évolution.
Une évidence s’impose à lui, chaque espèce, y compris l’espèce humaine a donc des ancêtres qu’il
doit reconnaître et dont il partage des qualités et des particularités avec d’autres. Cela devrait
changer notre regard sur les êtres vivants que nous côtoyons.
Le second, l’interdépendance. L’homme doit reconnaître les relations qui existent avec chaque êre
vivant ainsi que son histoire.Par exemple, cite-t-il, notre mouton domestique a eu un ancêtre équipé
de cornes pouvant ainsi se défendre contre le loup. C’est la domestication par l’homme qui l’a
rendu vulnérable. Dans ce sujet, il a une remarque critique sur les religions qui insistent sur la
supériorité de l’homme et qui l’obligeant à lever les yeux vers le ciel et vers Dieu font qu’il ne
regarde plus ou il pose les pieds.
Le troisième la diplomatie adaptée. Le mot diplomate est ambiguë car le diplomate est dans notre
société partisan, il défend un cause. Or dans l’esprit de l’auteur, le diplomate adapté ne défend pas
une cause il est neutre. Il permet que des personnes ayant des regards ajustés arrivent à des
propositions durables avec son aide.
Une nuit de Trinh Xuan Thuan
Tout est remarquable dans ce livre : l’écriture, les illustrations, les citations, les données scientifiques, la réserve de l’auteur, la profondeur de la pensée.Une très belle présentation de la cosmologie et de ses conséquences avec simplicité et clarté. Il y a aussi une grande profondeur anthropologique se traduisant par des formules telles que : « Chaque partie porte en elle le tout » ou « Notre bonheur dépend du bonheur des autres ».
J’aurai pu être millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond d’Alexis Jenni
Cette biographie de John Muir sous la plume d’Alexis Jenni est une belle plongée dans le passé. John Muir est un précurseur de l ‘écologie. Sa conviction que la nature est l’œuvre de Dieu, qu’elle est habitée par l’Esprit et à ce titre elle doit être protégée. John Muir est l’initiateur de la création du parc de Yosemite. Alexis Jenni nous entraîne dans lle tourbillon de la vie de John Muir.
Par la force des arbres de Édouard Cortès
Quelle décision prise par l’auteur ! A la suite de difficultés de vie, il prend la décision de faire retraite dans un chêne après y avoir construit un abri. C’est un beau poème sur la forêt, les arbres, les animaux. C’est aussi une expérience de solidarité, de sagesse, de calme donnée par la nature.
Du bon usage des arbres de Francis Hallé
L’auteur connaît une certaine notoriété avec ses séjours dans la canopée de la forêt amazonienne. Ce petit opus à vocation provocatrice rappelle certaines réalités trop facilement oubliées :
- L’arbre est un être vivant à durée de vie « éternelle »contrairement à l’homme qui a un programme de senescence court.
- Les racines des arbres occupent la même surface que les ramures.
- Les arbres sont solidaires.
- Ces qualités doivent être à l’esprit de tout homme qui plante un arbre. C’est particulièrement utile pour les plantations en ville.
L’auteur a écrit un autre livre plus technique : "Plaidoyer pour l’arbre"
Réconcilier l’Homme avec la vie sauvage de François Sarano
Ce livre est inattendu.Son auteur, aidé par une journaliste, est un docteur en océanographie, plongeur professionnel. Il a été le conseiller technique du commandant Cousteau pour lequel il garde un profond respect. Il nous fait partager sa découverte de la vie sauvage dans la profondeur de l’océan et de sa conversion personnelle nécessaire pour partager avec les habitants des lieux. Réserve et patience sont les mots qui traduisent cette démarche. Il parle de ses liens avec les cachalots, assez étroits pour qu’il donne un nom à l’un deux. Et ce dernier lui a appris la patience et la réserve. C’est lui qui décide s’il veut le voir et quand il veut le quitter. Il se dégage de la lecture un humanisme profond et une invitation à changer notre regard sur la création et ses créatures.
L’économie circulaire de Thierry Le Moigne
Livre clair, simple et argumenté et bien documenté, il est difficile de trouver mieux. De nombreux exemples qui font apparaître un premier constat, les exemples français sont peu nombreux. Serions nous en retard ? Ce serai dommage.
L’auteur distingue quatre domaines : le zéro déchet, le partage, la symbiose industrielle ou mutualisation, le recyclage et/ou la réutilisation et/ou la réparation. De beaux enjeux politiques qui demandent du courage, du temps et la responsabilisation de chacun.
Pourquoi les paysans vont sauver le monde de Sylvie Brunel
La pandémie a mis en évidence la fragilité d’une agriculture trop dépendante des importations. Ce livre fait prendre conscience de la complexité du problème de l’alimentation dans le monde actuel. Elle défend une agriculture industrielle responsable, respectueuse de l’environnement et créative. Elle met aussi en garde devant les solutions pour riches pour alimenter de grosses agglomérations. C’est un plaidoyer pour une agriculture diverse au moins pour la France.
La guerre des métaux rares de Guillaume Pitron
Ce livre explore deux sujets différents.
Le premier, devant la demande exponentielle de ces métaux, pour nos smartphones et autres aides électriques dans l’automobile par exemple, l’extraction des minerais et la production des métaux se font souvent dans des conditions inhumaines, non respectueuses de l’environnement ni des limites des capacités de notre planète commune.
Le second sujet est le monopole que la Chine s’est construit dans le marché de ces métaux tant pour leurs productions que pour leurs utilisations. Ce dernier point n’est que justice si les producteurs des minerais récupèrent une juste part de la valeur ajoutée des utilisations rendues possibles. Mais les occidentaux sensibles aux nouveautés et addicts à la consommation ne sont pas attentifs à la réalité à venir.
Sortir de la croissance d’Éloi Laurent
« La croissance, illusion ou mystification » tel est l’intitulé du premier chapitre de ce livre. Les thèmes abordés par l ‘auteur, certainement partisan, ont le mérite d’ouvrir le débat sociétal en abordant les notions de bien-être, de résilience et de soutenabilité. Il donne une très belle définition de la « Transition » »elle désigne un processus dynamique et non pas seulement un but à atteindre mais un chemin à trouver ».
1 %, Reprendre le pouvoir face à la toute puissance des riches de Vandana Shiva et Kartikey Shiva
Bouleversant et percutant, quelle belle leçon donnée par ces citoyennes du sous continent Indien. Elles en appellent à la dynamique de Gandhi de non violence et de non participation à ce qui semble mauvais pour le peuple. Une leçon de démocratie partant du bas pour maintenir des valeurs d’autonomie, d’auto gouvernance et d’économie locale. Combat du pot de terre contre les pots de fer que sont Monsanto et Bayer et certaines puissances financières. Les auteurs ont ainsi un compte à régler avec Bill Gates. Leurs outils, la non coopération et la non participation, pour tout ce qui blesse la terre et ignore la compétence accumulée par l’expérience des agriculteurs indiens.
Penser l’humain au temps de l’homme augmenté de Thierry Magnin
Ce livre un peu technique au début aborde des questions comme l’épigénétique traitant de l’impact du mode et des conditions de vie et les modifications génétiques liées possibles. Il aborde aussi la question : « Qu’est-ce que l’humain et le souci du plus faible». Nous touchons là, au cœur des interrogations actuelles : « Quelle société voulons-nous pour demain ?
La patience des traces de Jeanne BENAMEUR
Le héros, un psychanalyste prend la décision d’arrêter son activité pour se retirer dans un lieu inconnu et isolé au Japon. Le cheminement suivi est un bel exemple de prendre le temps, de s’immerger dans la nature et d’une rencontre avec ses hôtes qui lui permettent de faire remonter des blocages, ds souvenirs. Laisser le temps au temps.
Et c’est très bien écrit.
Réconcilier l’homme avec la nature de François SARANO
Livre inattendu écrit par une plongeur professionnel mais aussi océanologue. Il nous fait partager sa découverte d’une nature sauvage et de la conversion personnelle à faire pour rencontrer les habitants de ces espaces. Il traite ainsi de la relation q u’il a établit avec une Orque« Elliot » qui lui
appris la patience. C’est lui qui décide de venir le rencontrer et la durée de ce contact. Il se dégage de cette lecture un humanisme profond et une invitation à voir la création et ses créatures d’un autre oeil.
Agir avec les pauvres contre la misère de Bertrand Verfaille
Écrit par un journaliste indépendant, ce témoignage de l’activité d’ATD Quart Monde nous rappelle que le souci du plus faible, de l’exclu doit commencer dans notre voisinage. Avec sa pédagogie du faire Avec au lieu de faire Pour, l’association propose une priorité de la relation à l’autre qui seule permet la confiance et libère la parole. Le découpage du livre se fait par chapitre traitant chacun un préjugé possible. iI y en a 14.
Abécédaire de l’Écologie Heureuse d’Eric de Kermel
L’auteur nous montre qu’il est possible de parler de l’écologie en étant léger, varié et rempli d’humanité. Il évite ainsi le discours technique qui se veut convainquant. La crise devient une source d’opportunités. Une petite réserve sur les 36000 communes dont, nous français, sommes assez fiers. La proximité est fondamentale mais sachons reconnaître que la dispersion peut-être source de gaspillage.
Les chrétiens face aux migrants de Pierre Jova
Il faut accepter l’utilisation d’un classement politique donc idéologique des intervenants. Mais les exemples pris sont objectifs, simples et clairs. Ils mettent en évidence la complexité de la situation et les réponses parfois très idéologiques. Il semble constater une inefficacité des procédures administratives et des moyens d’accueil de l’état Français. Il est souvent difficile de respecter et de rendre sa dignité à l’homme qui se présente devant vous. Un chapitre long traite des conversions de musulmans vers le christianisme et la présence forte des chrétiens Pentecôtistes.
Comment sauver la Planète à Domicile, l'art de vivre selon Laudato Si' d’Adeline et Alexis Voizard
L’exemple d’autres familles a incité ses parents et leurs 4 enfants a se mettre en mouvement. « La lecture de Laudato Si’ les a conduits à une conversion plus radicale. Nul besoin de nous plonger dans des détails scientifiques qui nous dépassent, il nous a tout simplement suffit d’ouvrir nos placards, nos réfrigérateurs et nos poubelles pour voir que partout nous accumulions, consommions, gaspillons et polluions ». C’est leur présentation de leur livre. Il ne nous reste qu’à suivre la visite. C’est la démonstration qu’il est possible de bouger les choses modestement.
J’apprends le français de Marie-France Etchegoin
« La langue est le premier repère et le premier repos pour un être en voyage et pour l’être en général. » Cette citation de l’auteure montre clairement la raison de son engagement pour apprendre le français à de jeunes migrants et son rejet de la pédagogie proposée. Ce livre est le récit de rencontres, de relations établies avec des personnes en les accueillant comme elles sont, en leur témoignant du respect. Sa description des réalités des voyages jusqu’en France est glaçante avec cette présence de profiteurs qui ne pensent qu’à faire de l’argent. Son dernier chapitre traite des procédures administratives françaises d’accueil pour ces migrants, c’est désolant de mesquinerie, d’inefficacité, d’incohérence.
Du fanatisme d’Adrien Candiard
Bien que l’auteur propose une analyse de l’Islam et des conséquences possibles, il est possible d ‘élargir le sujet. Il insiste sur la différence entre le but ds religions, la relation avec Dieu et les moyens proposés pour y parvenir. Et il affirme que quand le moyen masque Dieu cela ouvre la porte à l’idolâtrie et au fanatisme. Il est possible que dans nos sociétés, si nous perdons de vu le but commun, nous ouvrions la porte à l’idolâtrie et au fanatisme. Notre société peut l’oublier en privilégiant l’argent et le PIB.
A Philémon, sur la liberté chrétienne d’Adrien Candiard
Même s’il s’adresse à des chrétiens, les questions posées par l’auteur concernent chacun. « Qu’est-ce que je suis obligé de faire ? Qu’est-ce qui m’est interdit ? Chacun nous nous posons ces questions et essayons d’y répondre en nous efforçant de faire rentrer les réponses dans le permis, le défendu et l’obligatoire. Paul, dans une lettre à son ami Philémon, lui propose d’accueillir comme un fils ce jeune esclave qui a suivi Paul à Rome. Pour ce faire Paul use de délicatesse et de finesse. « Alors que j’aurai dans le Christ largement le droit de te dire ce que tu dois faire, je préfère te faire une requête au nom de la Charité » Et plus loin « Je n’ai rien voulu faire sans ton accord, pour que tu accomplisse ce bien non pas sous la contrainte mais librement. » Paul appliquait un conseil donné à l’auteur « La vie chrétienne c’est de grandir en liberté, pas de faire ce qu’on te dit de faire ». Une parole à méditer.